Embarquer des touristes pour des excursions en mer, comme ça, ça a l’air facile. Cool même. Mais qu’en est-il vraiment ? Quand, comment et pourquoi décide-t-on de consacrer sa vie professionnelle à des promenades en mer au large du Grau-du-Roi ? Autant de questions auxquelles Jérôme Dalle, capitaine du Catamaran Picardie II au Grau-du-Roi, répond volontiers.
Quand as-tu décidé de proposer des excursions en mer ?
C’est une opportunité qui m’a été proposée par le capitaine du Catamaran Picardie I. Il cherchait un repreneur. Il m’a donné envie et m’a offert la possibilité de venir avec lui pendant 2 saisons. Le métier m’a plu, tout de suite.
Quel est ton plus fort souvenir avec le Catamaran Picardie ?
C’est la première fois où l’ancien capitaine m’a laissé la barre en navigant sous voile. Il a fallu que je reprenne tout à zéro. Il me donnait des cours de voile sur le pupitre du catamaran, avec une craie. Il me faisait des schémas, devant moi, tout en navigant. Il m’apprenait le vocabulaire… qui est différent du langage de la pêche. Jean-Marie Lallemand m’a transmis son savoir. Un savoir précieux… car on part avec des gens. La baie d’Aigues mortes, c’est un petit secteur : il faut plus faire attention qu’en pleine mer. Il faut être très vigilants. On a la responsabilité d’enfants, de personnes âgées, de personnes à mobilité réduite…
Qu’est-ce que tu aimes dans cette activité ?
On est sur l’eau et on a le contact avec le client. Je tire de ma mère là-dessus, j’aime le contact. J’aime partager ma passion avec un maximum de personnes.
Et puis, c’est varié. Le matin, on pêche. Le midi, on cuisine le poisson qu’on a pêché. Ensuite, on fait plusieurs types de sorties dans la journée et dans la soirée. Par exemple, pour la « journée Robinson », je me régale ! ça me rappelle mes sorties avec mon grand-père et mes oncles.
Et puis, il y a le cadre de travail : la mer, les grandes plages, les eaux claires, le sable… On va pas se plaindre !
Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce métier ?
Le mois d’août est compliqué. Il y a plus de monde, donc c’est difficile d’être disponible pour tous. À l’automne et au printemps, on peut beaucoup plus partager.
Est-ce un métier difficile ?
Oui, organiser des excursions en mer, c’est supporter un emploi du temps chargé. Pas de temps libre pendant 6 mois : ni week-end, ni vacances. Et de grosses journées.
En fait, on n’arrête jamais, même en hiver. Si tu veux bien démarrer la saison, tu as toujours à faire. Nous, on essaie d’améliorer le bateau chaque année. Mais pas uniquement le bateau. On invente aussi de nouvelles balades. On s’améliore au niveau de la cuisine, de la présentation des plats, des produits proposés… On veut que tout soit nickel.
Le marché des excursions en mer a-t-il évolué ?
Complètement ! Avant, on faisait de simples balades. Aujourd’hui, les gens veulent des sorties en mer variées et des nouveautés. Surtout qu’on a pas mal de fidèles. Avant, par exemple, on ne faisait pas de restauration. Aujourd’hui, on a des soirées bateau avec bougies et dîner. Et puis notre clientèle s’est élargie. Maintenant, on a aussi des groupes, des associations, des scolaires, des seniors… et des entreprises qui privatisent le bateau.